La Chaloupe du Printemps

L’Association Amarinage a pour objectif de mettre en valeur et de faire revivre le patrimoine fluvio maritime du Pays de Redon. Nous disposons pour cela, depuis plus d’un an, d’un local adapté pour réaliser nos travaux de rénovation et de construction navales traditionnelles.

L’Association a développé, dès sa création en 2012, le projet de construire une réplique de l’un des derniers caboteurs à voile construit à Redon, le brick goélette « Printemps ». Il s’agit d’un navire de 25 m de long, 6,78 m de large et jaugeant 140 tonneaux de jauge brute. Ce navire pratiqua le cabotage à la voile le long des côtes européennes et au delà durant les dernières décennies de la marine de commerce à la voile.

Grâce, entre autres, à l’expérience acquise au cours de la restauration d’une grande chaloupe amirale de la fin du XVIIIe siècle – une yole de Bantry nommée « Fée des Marais » – nous avons choisi de commencer ce chantier à vocation patrimoniale par la construction d’une réplique de la chaloupe de bord sur laquelle embarqua l’équipage aux derniers instants du navire, éperonné par un vapeur allemand en avril 1912.

Ce naufrage annonçait la fin d’une époque pour la marine à voile et aussi pour la ville de Redon, port de transition entre le monde maritime et le monde fluvial. C’est cette époque qu’Amarinage ambitionne de faire revivre à travers la construction puis l’utilisation de ces bateaux.

Nous ne savons que peu de choses de cette annexe. De ces annexes, devrait-on dire, car il est fort probable, comme on le voit sur une des rares photos en notre possession, que les deux canots soient ceux du Printemps.

Le grand canot, est visiblement un bateau solide avec une étrave sensiblement relevée. On distingue deux bancs. Il y en a très probablement un troisième que l’on ne voit pas ainsi que des bancs dans la chambre.

Le banc le plus avant sert peut être d’étambrai pour le mât, car ce canot est forcément voilé : comme sur tous les navires de cette époque, le canot qui, à la mer, est calé et solidement amarré sur un ber sur le pont principal est mis à l’eau dès l’arrivée au port pour pouvoir dégager le panneau de cale et servir d’annexe et de canot de servitude. L’autre canot, plus petit est en principe à poste sur les bossoirs à l’arrière du bateau au niveau du tableau.

Mais ce canot a aussi une autre fonction potentielle : c’est le seul moyen de sauvetage dont disposent ces navires en cas d’urgence extrême :

« Voyant qu’une collision était inévitable, j’appelai les hommes qui étaient couchés. Ils eurent à peine le temps de monter que le vapeur nous abordait par bâbord avant. Le navire craqua dans toutes ses parties, le beaupré tomba, le mât de misaine, cassé au niveau du pont, s’abattit sur tribord. Lorsque le vapeur fut débordé, je constatai que l’avant était fracassé et l’étrave complètement enlevée; il était à ce moment 2h30. Je commandai aussitôt de mettre le canot à la mer et fis embarquer le mousse et le novice ».

Extrait du rapport de mer de P. Josse, capitaine du Printemps, après son naufrage

À l’issue de sa construction ce canot sera consacré à l’initiation à la vie maritime et fluviale, à ses techniques, à la connaissance des milieux naturels et à une mise en relation de Redon et de son pays avec ses anciens partenaires du cabotage ouvrant la voie à des jumelages culturels.

Sur le plan technique, nous travaillerons à partir des plans de François Vivier, architecte naval reconnu dans le domaine patrimonial et avec l’assistance du chantier-école naval traditionnel Skol Ar Mor situé à Mesquer (44).

Vous pouvez suivre l’évolution du chantier dans la rubrique « Actualités »

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